25 Jan Splendeurs et misères
Splendeurs et misères /
Balzac
TRAGÉDIE
15, 18, 22, 25, 29 août 2024
À 20h30
Dès 19h45, La dernière nuit
(enfer)
DURÉE 1h40
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE Lazare Herson-Macarel
SCÉNOGRAPHIE Jean-Baptiste Bellon
LUMIÈRE Thomas Chrétien
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
SON Camille Vitté
MAQUILLAGE ET COIFFURES Pauline Bry-Martin
RÉGIE GÉNÉRALE Marco Benigno assisté de Thomas Mousseau-Fernandez
ASSISTANTE METTEUSE EN SCÈNE Janna Behel
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
CHARGÉE DES ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne
DISTRIBUTION
Valentin Boraud, Philippe Canales, Emilien Diard- Detœuf, Thomas Durand, Clovis Fouin, Joseph Fourez, Elsa Grzeszczak, Frédéric Jessua, Kenza Laala, Morgane Nairaud, Antoine Philippot, Julien Romelard, Sacha Todorov, Charlotte Van Bervesselès.
Synopsis
Avec Splendeurs et misères, Balzac nous entraîne dans un grand roman d’aventures. Lucien a été sauvé par Carlos Herrera, un mystérieux prêtre qui ressemble au diable. Herrera est amoureux de Lucien, mais Lucien est amoureux d’Esther, une jeune courtisane. Nucingen, richissime banquier d’affaires, s’éprend lui aussi d’Esther – et décide de la retrouver par n’importe quel moyen. S’engage une lutte digne des inventions les plus terribles de Dante et de Shakespeare. Enlèvements, évasions, escroqueries, travestissements, apparitions, coups de théâtre : tout est dans Splendeurs et misères… C’est avec cette tragédie palpitante, drôle à force d’être noire, que nous achèverons Notre Comédie humaine.
Pourquoi monter cette pièce au Nouveau Théâtre Populaire ?
«En 1824, au dernier bal de l’Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d’un jeune homme qui se promenait dans les corridors et dans le foyer…»
C’est sur cette phrase que s’ouvre Splendeurs et misères des courtisanes, conclusion flamboyante des Illusions Perdues. Tout le roman est contenu dans cette phrase liminaire : la fin d’un monde, le théâtre social, la beauté qui frappe.
Tous les personnages de Splendeurs et misères… – le roman en compte 273 – sont pris dans ce monde qui est aux prémices du nôtre. Ils portent à leur intensité maximale les passions et les pulsions humaines : l’attrait de la vertu, la tentation du mal, la fascination pour la beauté, l’appétit d’argent, la possibilité de l’amour, la fatalité de la mort. Le roman commence dans un bal et finit dans une prison. On y traverse tous les lieux de Paris, on y rencontre tous les types sociaux, on y éprouve tous les amours et toutes les haines. Le combat universel, qui est le fondement de la représentation balzacienne de la société, apparaît à nu. Et il s’exprime à travers la fougue et la folie d’une action qui ne s’interrompt jamais : évasions, mensonges, escroquerie, enlèvements, travestissements, apparitions, meurtres, suicides: tout est dans Splendeurs et misères…
Ici, on sent que Balzac « donne tout », que son énergie créatrice hors norme se donne libre cours pour accoucher d’un roman total, et infiniment noir. Balzac écrit Splendeurs et misères… comme pour rivaliser avec Dante, dont il a détourné le titre La Divine Comédie. C’est véritablement l’histoire, à travers les différentes couches de la société parisienne, d’une descente aux Enfers.
Dans le Chant V de L’Enfer, Dante décrit le sort fait aux luxurieux : « La tourmente infernale, qui n’a pas de repos, / mène les ombres avec sa rage, / et les tourne et les heurte et les harcèle. » C’est ce tercet qui est la clé de notre spectacle : un plateau nu qui tend à faire de ce Paris rêvé une sorte de désert métaphysique – et sur ce terrain de jeu ouvert à tous les vents, les acteurs et les actrices de la troupe du Nouveau Théâtre Populaire dans une énergie de jeu frénétique. La scène du théâtre, devenue un espace furieux, est comme balayée par un souffle infernal aux mouvements contradictoires. Nos personnages n’ont plus rien à quoi se raccrocher. Tous s’agitent et s’affrontent dans un espace désespérément vide. Ils devront, à un moment ou à un autre, tomber hors de scène, comme on tombe hors de vie. Leur lutte est une lutte sans espérance, et sans merci.
Je me plais à penser que nous travaillons au sein de la troupe du Nouveau Théâtre Populaire dans un esprit balzacien : avec une ambition folle et des moyens pauvres. Pour conclure notre trilogie balzacienne, nous jouerons vite, nous changerons de masques, et nous raconterons dans l’allégresse la violence du monde.
Lazare Herson-Macarel
© Serguey Varenne