08 Jan Le Roi nu
Le Roi Nu /
Schwartz
COMÉDIE SATIRIQUE
14, 17, 21, 24, 28 août 2025 À 20h30
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE Louis Arene et Lionel Lingelser, metteurs en scène invités de la compagnie Munstrum Théâtre
RÉGIE GÉNÉRALE Marco Benigno et Lucas Soudi
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
CHARGÉE DES ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne
DISTRIBUTION
Valentin Boraud, Leslie Bouchet, Robin Causse, Elsa Grzeszczak, Léa Guillemet, Lazare Herson-Macarel, Frédéric Jessua, Kenza Laala, Julien Romelard, Claire Sermonne, Teresa Silveira Machado
Un roi despotique et vaniteux a jeté son dévolu sur Henriette, une jeune princesse qu’il s’est mis en tête d’épouser. Cependant, la princesse est amoureuse d’un autre homme, un jeune paysan nommé Henri. La princesse refuse de se soumettre à l’autorité du roi et Henri va élaborer un stratagème extraordinaire pour saboter le mariage et ridiculiser le monarque, aveuglé par son pouvoir…
Dans cette comédie satirique qui s’inspire de trois contes de Hans Christian Andersen (La Princesse au Petit Pois, Le Roi Nu et Le Porcher) l’auteur russe Evgueni Schwartz invente une fable politique déjantée et cruellement drôle qui détourne les contes pour en faire une pièce à charge contre la dictature, l’oppression et la folie du pouvoir. La pièce est écrite en 1934 alors que les régimes totalitaires d’Allemagne mais aussi soviétiques prennent de l’ampleur. Elle sera interdite avant même sa publication car les allusions anti-fascistes de la pièce sont également perçues comme anti-staliniennes.
Louis Arene et Lionel Lingelser sont tous deux à la tête du Munstrum Théâtre. Depuis plus de dix ans, ils entreprennent une recherche autour du masque – objet théâtral par excellence – et bousculent les codes de cet art ancestral au travers de spectacles ambitieux à l’esthétique singulière et inventive. L’univers de Schwartz, peuplé de figures extravagantes et pittoresques, se prête à merveille à leurs expérimentations scéniques. Ainsi, pour interpréter Le Roi Nu, les acteur.ice.s du Nouveau Théâtre Populaire seront masqué.e.s, travesti.e.s, transformé.e.s… La métamorphose par le masque permet un jeu qui fait la part belle à l’excès et à la transgression. En mettant le factice au premier plan, le masque revendique l’artifice et pourtant, c’est par là qu’il touche à la vérité. Il nous offre une plongée en nous-même et nous met face à nos propres monstres. Par un effet de miroir déformant, le monstre sur la scène devient le monstre en nous.
Familiers des écritures farcesques, Louis Arene et Lionel Lingelser souhaitent faire du Roi Nu un spectacle résolument joyeux et populaire. Ils voient dans ce conte théâtral philosophique et loufoque, un hymne à l’imagination comme rempart à l’oppression, une fable politique où l’insolence du rire défie l’esprit de sérieux du pouvoir. Chez Schwartz, le rire est le moteur de l’écriture, c’est lui qui révèle les mécanismes des systèmes de domination, leur petitesse et leur vanité. Ce rire, loin d’être cynique ou désespéré est au contraire contestataire et flamboyant. En cela, il est un acte politique fort et nécessaire.
Louis Arene et Lionel Lingelser
La compagnie Munstrum Theatre
Tous deux formés au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, Louis Arene et Lionel Lingelser créent le Munstrum Théâtre en Alsace, en 2012. Très vite, la compagnie se singularise par son geste esthétique puissant et sa radicalité poétique. La musique, la sculpture, la peinture, la danse s’entrechoquent dans des spectacles polymorphes où l’irrévérence devient un langage esthétique au-delà des normes et des codes. Un travail méticuleux et organique sur le sens et la langue se combine à une recherche ludique autour de la technique et de la machinerie théâtrale. Comme un fil rouge qui relie chaque création, la compagnie invente des mondes « d’après ». Une projection des angoisses contemporaines toujours abordée dans un parti-pris poétique, joyeux et décalé. La recherche sur le masque est l’une des multiples facettes du projet global du Munstrum qui, en tant que véritable outil dramaturgique, interroge notre rapport à l’identité, au sacré, à la mort. Le masque met en jeu « plastiquement » des créatures étranges qui explosent la prison de la normalité et de l’ordre social, pour nous relier à notre humanité profonde. Un théâtre de la cruauté et de l’étrange, nocturne et insolite, mais aussi un théâtre du rire, celui de la surprise et de la jubilation. Ce rire, tout comme la poésie et l’outrance, est pour le Munstrum la clef de la catharsis.
Leur spectacle 40° sous zéro a reçu le Molière 2024 pour le Théâtre public & la Mise en Scène d’un spectacle de Théâtre Public.
Festival 2025