Illusions perdues

Illusions perdues

Illusions perdues /

Balzac

COMÉDIE

 

14, 17, 21, 24, 28 août 2024

À 20h30

 

Dès 19h45, la dernière nuit

(purgatoire)

 

DURÉE 1h50

ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE Léo Cohen-Paperman (co-auteur Julien Campani)
SCÉNOGRAPHIE Jean-Baptiste Bellon
LUMIÈRE Thomas Chrétien
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
SON Camille Vitté
MAQUILLAGE ET COIFFURES Pauline Bry-Martin
RÉGIE GÉNÉRALE Marco Benigno assisté de Thomas Mousseau-Fernandez
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
CHARGÉE DES ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne

DISTRIBUTION Pauline Bolcatto, Valentin Boraud, Philippe CanalesEmilien Diard- Detœuf, Thomas Durand, Clovis Fouin, Joseph FourezElsa GrzeszczakLazare Herson-Macarel, Frédéric Jessua, Kenza Laala, Morgane Nairaud, Antoine PhilippotJulien RomelardSacha Todorov.

PRODUCTION Nouveau Théâtre Populaire
COPRODUCTION Le Quai – CDN d’Angers, La Criée – CDN de Marseille, Le Théâtre de Caen, CENTQUATRE-PARIS, Association des Amis du Nouveau Théâtre Populaire (recherche de partenaires en cours)
Avec le soutien du Théâtre de l’Aquarium à Paris (résidence de création)

 

Synopsis

Paris, 1821. Encouragé par Madame de Bargeton, Lucien monte à la capitale pour embrasser une carrière de poète. Mais le chemin vers la gloire se révèle semé d’embûches. 
À Paris, Lucien rencontrera la cruauté mondaine et le cynisme politique. Parviendra-t-il à la renommée en construisant une œuvre immortelle à force de travail et de souffrances ? Cédera-t-il aux sirènes du journalisme et de l’argent facile ? Déjouera-t-il les complots dont il est l’objet ? 
Comédie politique et drame sur l’ambition, Illusions perdues raconte, dans un décor spectaculaire, les aventures de Lucien à Paris. 

 

Pourquoi monter cette pièce au Nouveau Théâtre Populaire ?

« Je vois la poésie dans un bourbier. » Illusions Perdues, Balzac

Un grand homme de province à Paris, suite immédiate des Deux poètes, raconte les gloires et la déchéance de Lucien de Rubempré à Paris : de poète idéaliste, il deviendra romancier historique. De romancier, journaliste corrompu. De journaliste, chansonnier misérable pour offrir un enterrement à sa maîtresse. Exemple sans pareil de déchéance sociale due à un désir sans pareil de briller dans le monde, Lucien fascine, comme un miroir étrange — un miroir qui renverrait une image obscure, équivoque, assombrie de soi-même. Illusions Perdues n’est pas seulement un chef d’œuvre, c’est aussi un viatique intime qui m’accompagne depuis que j’ai vingt ans. À l’époque, je me demandais, inquiet : “Comment peut-il se renier ainsi ?” La question était aussitôt suivie de son double négatif : “Comment ne pas se renier ainsi ?” Sur ces deux points, l’existence répond avec sa complexité et ses contradictions, mais le parcours de Lucien demeure une boussole qui aide à trouver son chemin dans le labyrinthe d’une carrière et d’une vie. 

Dans sa préface aux Illusions perdues, dédiée à Victor Hugo, Balzac formule un projet politique autant que littéraire : tirer le portrait de celles et ceux qui, à force de faire et de défaire la mode et les réputations, supportent mal leur propre contestation. Pour Balzac, les journalistes ont pris le pouvoir des princes, sans violence et sans prévenir, insidieusement. Impossible d’écrire, de jouer ou d’inventer sans leur aval. Mais, semble s’interroger l’auteur de La Comédie humaine, qui fait la critique des critiques ? Il y aurait pourtant beaucoup à dire : médiocrité, corruption, trahisons… S’ils avaient existé au XVIIe siècle, les journalistes auraient probablement été tournés en ridicule par Molière, au même titre que les médecins et les marquis. La révolte balzacienne contre les nouveaux pouvoirs résonne de façon étonnante pour le spectateur d’aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle je veux que tout, dans l’esthétique du spectacle, nous plonge dans notre monde contemporain — des costumes à la scénographie, je veux parler de notre monde, avec ses couleurs criardes, son amour du fric, son culte de la jeunesse, ses lumières éblouissantes… Tout sera contemporain donc, sauf les mots ! L’adaptation, co-écrite avec Julien Campani, tentera de restituer les enjeux politiques et moraux propres au siècle de Balzac. C’est de ce frottement entre hier et aujourd’hui que naîtra l’âme du spectacle.  

Mettre en scène Illusions perdues en 2024, c’est aussi traduire l’ambition folle de la Comédie Humaine : représenter la société dans sa totalité, à la manière d’un entomologiste qui observerait la vie d’une colonie de termites en effectuant une coupe longitudinale dans leur nid. C’est la raison pour laquelle j’ai imaginé une scénographie qui représente toute la société comme une pyramide – plus on monte les étages, moins il y a de place. Pendant deux heures, ni sorties, ni entrées, aucun doublon de rôles, mais des personnages qui vivent leur vie à la vue du public : en cuisinant un repas, en écrivant un livre, en jouant de la musique, en répétant une scène, en dormant, en mangeant, en faisant l’amour, en se battant, en pissant, en se fumant… L’ensemble dessinera, je l’espère, un miroir saisissant de notre monde. Je rêve que l’ambition du Nouveau Théâtre Populaire – qui fêtera ses quinze ans en 2024 – rencontre celle de Balzac : proposer, par l’art, une représentation totale de la société.

Léo Cohen-Paperman

 

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