Frankenstein

Frankenstein

Frankenstein /

D’après Shelley

 

16, 19, 21, 23, 26, 28 août 2025 À 11h

 

DURÉE 1h

À PARTIR DE 7 ans

ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE Elsa Grzeszczak
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE
RÉGIE GÉNÉRALE Marco Benigno et Lucas Soudi
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
CHARGÉE DES ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne

DISTRIBUTION

Valentin Boraud, Léa Guillemet, Frédéric Jessua, Teresa Silveira Machado

 

Il était une fois une petite fille, Frankenstein, qui ne sortait pas de sa chambre. Ses parents étaient très occupés, trop. Ils remplissaient le manque, comblaient l’absence, en offrant à leur enfant des choses-jouets, des trucs-électroniques, des machins-virtuels. Tellement d’objets qu’elle finit par ne plus pouvoir sortir de sa propre chambre. Mais ça l’arrangeait bien, elle, de se gaver d’émissions télé, de jeux vidéo, de post internets. Son cerveau jubilait. Jusqu’au jour où… tout s’arrêta: plus d’électricité. La console s’éteignit, le portable ne se rechargea plus. Tout ce fatras disparu, même ses parents, qu’elle ne voyait pourtant pas souvent, disparurent aussi. 

Ainsi, commence l’histoire de Frankenstein. Seule, dans le silence, avec ce qu’elle a sous la main, notre héroïne va créer une monstre avec ses fils électriques, ses circuits électroniques, et ses reliques de ses machines en rade. Elle sera sa créature, celle avec laquelle elle va partir à l’aventure du monde. Mais ce monde n’est pas celui auquel elle s’attend. Le temps lui aussi s’est détraqué, les époques, les civilisations tout est sens dessus dessous. Commence alors pour Frankenstein et sa créature, un voyage à travers le temps, à travers les sens, à travers les mondes.

J’ai mis en scène, écris et adapté deux pièces: La Belle et La Bête et L’Enfant Sauvage, ces dernières années; ces pièces traitent toutes deux de la figure du monstre, et de notre rapport à celle-ci. Cette notion de monstruosité, qu’elle soit physique ou sociale, m’a toujours fascinée dans mon travail d’écriture et de mise en scène. Je le poursuis en adaptant le mythe de Frankenstein pour les enfants. 

Depuis toute petite, j’ai aimé aller au théâtre car j’ai compris, à postériori, qu’il me permettait d’apprivoiser mes peurs et de me les réapproprier. Le monstre est l’Autre, par essence, celui que l’on juge, que l’on rejette, que l’on bannit. J’aimerais que ce spectacle nous interroge sur notre jugement face à l’altérité, notre empathie face à l’étrange, et notre curiosité face au laid. Cette inversion des jugements moraux face à ce qui ne nous ressemble pas sera la ligne directrice du spectacle, qui je l’espère nous réconciliera avec nos frousses, nos trouilles et nos cauchemars.

L’inventrice sera bien une petite fille et le monstre, une monstre. Je pense qu’il est important aujourd’hui de se raconter d’autres histoires où les petites filles peuvent être les héroïnes de nos mythologies futures.

Je veux ancrer le point de départ de cette histoire dans un monde contemporain saturé d’écrans et d’images virtuelles; c’est un sujet qui me questionne beaucoup et même m’angoisse quelque peu. Je pense que le théâtre, le lieu de « l’être ensemble » par excellence où l’on coupe son portable et ses écrans, est l’endroit où l’on peut justement s’emparer de cette question. Je me méfie du jugement moral du « c’était mieux avant les écrans », je pense au contraire qu’il faut ouvrir des espaces de rêveries qui questionnent cette problématique de plus en plus envahissante. La mettre à distance par la fable est un des moyens de la penser avec et pour les enfants.

Elsa Grzeszczak

 

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