Orson et Valentin

Orson et Valentin

orson et valentin /
todorov

21, 23, 25, 27, 29, 31 août à 20h30


TEXTE 
Sacha Todorov
PUBLIÉ CHEZ Esse que Éditions / Collection Nouveau Théâtre Populaire
MISE EN SCÈNE Elsa Grzeszczcak
COSTUMES Manon Naudet et Zoé Lenglare
SON Léonard Tusseau
RÉGIE GÉNÉRALE
 Thomas Chrétien et Marco Benigno 
ADMINISTRATION ET PRODUCTION
Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne

DISTRIBUTION

Elena El Ghaoui, Elodie Gandy, Léa Guillemet, Frédéric Jessua, Antony Leichnig, HaoYang Wu, Marcel Yildiz

 Synopsis

Sous le règne de Charlemagne, deux jumeaux sont séparés à la naissance. L’un, Valentin, sera élevé à la cour du roi ; l’autre, Orson, grandira parmi les ours dans la forêt. Quinze ans plus tard, Charlemagne entre en guerre contre les sauvages qui vénèrent les arbres, les rivières et les ours. Les chemins des jumeaux vont se croiser…

 

Pourquoi monter cette pièce au festival ?

Ces personnages vivent dans un monde où le partage entre la ville et la forêt, entre la nature et la culture, n’existe pas comme aujourd’hui ; et une époque où les ours étaient présents non seulement dans toutes les forêts d’Europe, mais surtout au cœur de toutes les croyances, comme un double sauvage de l’être humain et un intermédiaire entre les humains et les dieux. Monter cette pièce aujourd’hui permet de s’interroger sur notre rapport aux animaux, aux forêts, au sauvage; et la monter au Nouveau Théâtre Populaire a un sens tout particulier, car notre plateau se situe dans une prairie qui se situe elle-même entre une forêt et un village. À la lisière de ce qui représente, pour la plupart d’entre nous, un endroit obscur de peurs et dangers : la forêt. Offrir cette histoire aux enfants dans ce lieu est d’autant plus fort car ce conte parle de la possibilité d’émerveillement et d’accueil de l’étranger en nous, qu’il soit humain, animal ou végétal par un déplacement tendre et progressif de nos jugements moraux et sociaux. Cette histoire est l’histoire d’une initiation, mais à double sens. À l’âge, où l’on doit construire son identité sur un socle d’indépendance, parfois extrême et arbitraire pour sortir de l’âge enfantin, Valentin et Orson vont se trouver à une charnière qui va les faire expérimenter le risque de la découverte. Ce conte est une invitation à aller à la rencontre de nos peurs pour mieux les apaiser et en jouer.

 Note d’intention

La mise en scène de la cohabitation entre l’humain et le non-humain sera un des points centraux de ma pièce. En effet, la fable traite explicitement de la volonté d’extermination de la nature des hommes au pouvoir de l’époque, afin de l’exploiter à des fins mercantiles, par le commerce du bois, et évangéliques, par la construction d’Eglises. Les ours et la faune n’étant bien entendu pas épargnés. Le défi va être de donner à voir, non pas une idée de la « nature » et des animaux sur scène, mais bien « d’incarner » le non humain, par l’interprétation des comédiens et par d’autres inventions de mises en scène. Je souhaiterais déplacer notre point de vue du spectateur de manière sensible et poétique sur ce que nous considérons comme non-humain. Effectuer un retour aux racines de l’enfance quand le monde humain ou non-humain pour nous ne faisait qu’un tout. Je souhaiterais travailler autour d’un univers scénographique essentiellement composé de matériaux « brut » : de bois et de fer, qui se mêleraient à des éléments de costumes et accessoires emprunts de l’esthétique moyenâgeuse et aussi contemporaine. Une inspiration importante pour moi, est celle des film des Monty Python, car ils transgressent les codes de représentation du Moyen Âge avec ludisme et idiotie. Cet esprit est celui que je veux insuffler dans la mise en scène : un monde de l’excès et du joyeux désordre où se juxtaposeront des inspirations d’époques et de styles de jeu différents. Elle s’appuiera beaucoup sur les propositions des acteurs qui s’amuseront à jouer l’impossible: des animaux, des végétaux, des concepts (le temps etc…), et en même de grandes figures historiques, tel Charlemagne. Il y aura un aller retour constant entre le texte et le plateau qui créera un univers du décalage et du monstrueux, où la sauvagerie des hommes se juxtaposera à la poésie de la nature. Et où parfois, cela s’inversera.

Elsa Grzeszczak


L’auteur

Sacha Todorov est auteur et metteur en scène, formé à l’ENS de Lyon et au TNS (section mise en scène). Titulaire d’un doctorat SACRe en recherche-création, il intervient régulièrement comme professeur (Université Paris Nanterre, CNSAD, ESTBA…). Il est membre du collectif du Nouveau Théâtre Populaire depuis 2010. Il a été l’assistant de Lukas Hemleb, Clément Poirée et Olivier Letellier. Il a écrit, coécrit ou traduit Mascarade (2008, avec Nancy Huston, publié chez Actes Sud), Don Juan de Tirso de Molina (2011, avec Pauline Noblecourt et Gérald Garutti), Le Jour de Gloire est arrivé (2015, avec Léo Cohen-Paperman), Œdipe roi de Sophocle (2015, avec Lazare Herson-Macarel), La Paix d’Aristophane (2016, avec Lazare Herson-Macarel), Othello de Shakespeare (2018, publié chez Esse Que), Robin des bois (2019, publié chez Esse Que).

 

Festival 2023