Le Conte d’hiver

Le Conte d’hiver

le conte d’hiver /
shakespeare

19, 22, 25, 28 et 31 août à 20h30

 

TRADUCTION Bernard-Marie Koltès
PUBLIÉ CHEZ Les Éditions de Minuit
MISE EN SCÈNE
Julien Romelard
COSTUMES Manon Naudet et Zoé Lenglare
DIRECTION MUSICALE Baptiste Chabauty
SON Léonard Tusseau
RÉGIE GÉNÉRALE
 Thomas Chrétien et Marco Benigno 
ADMINISTRATION ET PRODUCTION
Lola Lucas assistée de Marie Mouillard
ACTIONS SUR LE TERRITOIRE Mathilde Chêne

DISTRIBUTION

Valentin Boraud, Elena El Ghaoui, Elodie Gandy, Angèle Garnier, Marine Gramond, Olek Guillaume, Léa Guillemet, Frédéric Jessua, Shems Khettouch, Antony Leichnig, Arthur Louis-Calixte, Jenny Trehoux, HaoYang Wu, Marcel Yildiz

 Synopsis

…et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Voici l’histoire de Léonte, roi de Sicile, qui a tout pour être heureux : l’amour d’une femme, Hermione, enceinte de leur deuxième enfant, un fils, Mamilius, jeune prince promis à un avenir radieux, et un meilleur ami, Polixène, roi de Bohème. 

Mais quand la folie s’empare de Léonte et lui fait voir ce qui n’existe pas, l’amour entre sa femme et son ami, une tragédie implacable se met alors en place. Léonte perd sa femme et son fils. Sa fille Perdita, nouvellement née, est abandonnée sur un rivage, et son ami s’enfuit pour échapper à la mort.

C’est alors que Le Temps lui-même entre en scène et nous transporte seize années plus tard, jusqu’en Bohème, lors d’une grande fête de village, où se trouvent Polixène et son fils Florizel. Le prince est amoureux d’une bergère, Perdita, recueillie à la naissance par un vieux berger. 

Mais dans cette délicieuse comédie amoureuse, Polixène ne voit pas ce qui existe : l’amour pur entre deux personnes. Le roi renie son fils, qui décide de s’enfuir avec son amour jusqu’en Sicile.

Ces deux histoires finiront par se rejoindre lors d’une conclusion magique, digne d’un conte de fée.

 

Note de mise en scène

Monter Le Conte d’hiver aujourd’hui au Nouveau Théâtre Populaire c’est revenir à nos premiers désirs : proposer au public un grand texte classique avec une distribution généreuse sur un plateau de bois. Rien de plus. Sur scène, ce seront quatorze acteurs et actrices, qui ont l’âge que nous avions quand nous avons dit nos premiers mots dans ce jardin. 

Ces interprètes, en 3ème année au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, ont la fougue et la passion nécessaires pour porter un spectacle féroce et enivrant.

Depuis quelques années, nous nous posons, au sein du Nouveau Théâtre Populaire, la question de la transmission.

Nous avons voulu que Le Conte d’hiver soit une création partagée, comme une réponse possible à cette question. Être sur scène avec eux, apprendre d’eux et leur transmettre les outils issus de nos quatorze années de festival. Ce sera donc un spectacle riche de leur jeunesse et de notre expérience, un spectacle explosif dans un lieu toujours magique.

 Note d’intention

Après Psyché de Molière, je continue ma recherche sur les pièces classiques méconnues, celles qui jouent avec les différents genres, et font de la représentation une grande fête.

Le Conte d’hiver surprend par sa modernité. Cette tragi-comédie aux multiples rebondissements, a des airs de série télévisée où se mêlent amitié, amour, jalousie, deuil et pardon.

« Un conte d’hiver » à l’époque élisabéthaine est « une histoire à dormir debout ». Avant même que le spectacle ne commence, Shakespeare nous invite à croire à l’invraisemblable.

Je veux donc assumer l’univers du conte, mais un conte tout à fait contemporain, un conte d’aujourd’hui. Je veux rappeler que nous avons besoin d’histoires qui nous ressemblent, si horribles, gaies ou fantastiques soient-elles, pour réenchanter le monde dans lequel nous vivons, et soigner notre quotidien. Un conte où la joie est à la mesure du malheur. L’un et l’autre existent et nous modifient, mais ne se compensent pas.

Je veux que ce texte écrit il y a plus de 400 ans soit un véritable choc théâtral. Tout se fera en costumes contemporains et le public sera partie prenante de l’histoire, même invité à voyager – au sens littéral du terme.

En m’inspirant de nos mythologies cinématographiques contemporaines (Le Parrain, Melancholia, Festen…), je veux faire de la première partie du spectacle une tragédie d’une grande noirceur et d’une grande violence. Une tragédie crue et impudique, où la parole intime n’existe pas mais éclate au grand jour. Le public assiste à un banquet grandiose finalement détruit par la folie de Léonte et dans les ruines duquel se dressera un tribunal de fortune pour juger l’innocente Hermione.

Dans la seconde partie de l’histoire, j’invite le public à voyager dans une comédie, une grande fête carnavalesque et débridée. Pour cette « Fête de la Tonte », l’espace de jeu s’éclate et tourbillonne autour du public. Je veux que l’amour nous émeuve de sa légèreté, que les danses et la musique nous enivrent de leur rythme endiablé, que le théâtre dans le théâtre nous surprenne à chaque seconde.

La pièce se finira dans la douceur des contes de fées. Je veux penser que nous pouvons encore aujourd’hui être émerveillés. Rappeler que les parents autant que les enfants ont besoin de contes et de résolutions magiques car ils aident à comprendre et à accepter la réalité. 

Je crois que nous avons besoin d’histoires qui nous apprennent le pardon, qui nous permettent d’imaginer la possibilité d’une seconde chance. Je veux penser la vie non pas comme quelque chose de foncièrement noir, mais comme une infinité de possibles merveilleux. Je veux me lever le matin en croyant à l’impossible.

Julien Romelard


L’auteur

William Shakespeare (1564-1616) est considéré comme le plus grand dramaturge anglais. Son œuvre compte 39 pièces de théâtre (Hamlet, Roméo et Juliette, Richard III, Macbeth… pour ne citer que les plus connues), et plus de 154 sonnets. 

Après s’être illustré dans tous les genres dramatiques (drames historiques, comédies, tragédies), il se passionne à la fin de sa vie pour un nouveau genre : la tragi-comédie ou romance plays dans laquelle s’inscrit notre Conte d’Hiver.

Comme Molière, il était acteur et écrivait pour sa troupe de théâtre. Ces textes sont pensés pour les acteurs et pour le public. 

Je choisis aujourd’hui de travailler Le Conte d’hiver à partir de la traduction de Bernard-Marie Koltès, écrite en 1988, la plus théâtrale à mon sens.

 

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