Notre Comédie humaine

Notre Comédie humaine

Notre Comédie humaine

 

d’après Illusions perdues et Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac

Spectacle en trois épisodes :

Soirée 1 :
Accueil public avec Paradis (prologue) : 30 min
Les Belles Illusions de la jeunesse (opérette) : 1h20
Soirée 2 :
Accueil public / Entracte avec Purgatoire (intermède) : 30 min
Illusions perdues (comédie): 1h50
Soirée 3 :
Accueil public / Entracte avec Enfer (intermède) : 1h
Splendeurs et misères (tragédie) : 1h40
Epilogue : 10 min

Intégrale : 7h

 

Création août 2024 au Festival du Nouveau Théâtre Populaire, Fontaine-Guérin (49)
En tournée sur la saison 2024/2025

ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE LES BELLES ILLUSIONS DE LA JEUNESSE Emilien Diard-Detœuf
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE ILLUSIONS PERDUES Léo Cohen-Paperman (co-auteur Julien Campani)
ADAPTATION ET MISE EN SCÈNE SPLENDEURS ET MISÈRES Lazare Herson-Macarel
CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE DES INTERMÈDES Pauline Bolcatto (en collaboration avec Sacha Todorov)

SCÉNOGRAPHIE Jean-Baptiste Bellon
LUMIÈRE Thomas Chrétien
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
MUSIQUE Gabriel Philippot
SON Camille Vitté
MAQUILLAGE ET COIFFURES Pauline Bry-Martin
RÉGIE GÉNÉRALE Marco Benigno assisté de Thomas Mousseau-Fernandez
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Marie Mouillard

DISTRIBUTION 

Pauline Bolcatto, Valentin Boraud, Philippe CanalesLéo Cohen-Paperman, Emilien Diard- Detœuf, Thomas Durand, Clovis Fouin, Joseph FourezElsa GrzeszczakLazare Herson-Macarel, Frédéric Jessua, Morgane Nairaud, Antoine PhilippotJulien Romelard, Claire Sermonne, Sacha Todorov.

PRODUCTION : Nouveau Théâtre Populaire
COPRODUCTION : Le Quai – CDN d’Angers, La Criée – CDN de Marseille, Le Théâtre de Caen, CENTQUATRE-PARIS, Association des Amis du Nouveau Théâtre Populaire (recherche de partenaires en cours)
Avec le soutien du Théâtre de l’Aquarium à Paris (résidence de création)

 

« Quand je n’écris pas mes manuscrits, je pense à mes plans, et quand je ne pense pas à mes plans et ne fais pas de manuscrits, j’ai des épreuves à corriger. Voici ma vie. » Balzac, Lettre à Mme Hanska, 14 novembre 1842.

Après avoir écrit plusieurs romans qu’il songe à rassembler sous le titre « Etudes de mœurs », l’activité créatrice de Balzac devient frénétique et lui fait concevoir les plans d’une œuvre colossale, totale, tentaculaire. Il se propose alors, en toute simplicité, selon ses propres termes, de « concurrencer l’état-civil » en établissant à travers son œuvre une « histoire naturelle de la société », « sans que ni une situation de la vie, ni une physionomie, ni un caractère d’homme ou de femme, ni une manière de vivre, ni une profession, ni une zone sociale, ni un pays français, ni quoi que ce soit de l’enfance, de la vieillesse, de l’âge mûr, de la politique, de la justice, de la guerre, ait été oublié. » Bref, il veut tout raconter.

En janvier 1840, pour désigner cette énorme somme littéraire, qu’il compare à l’occasion à une encyclopédie ou à une cathédrale, Balzac emploie pour la première fois le titre La Comédie humaine – référence explicite à un autre « poète total », Dante Alighieri. Au plus fort de son travail acharné, Balzac prévoit que La Comédie Humaine une fois achevée comportera 145 romans, nouvelles et essais. Bien sûr, il n’achèvera pas. À sa mort en 1850, Balzac épuisé laisse 93 romans, qui inspireront plus tard Baudelaire, Zola, Proust et Dostoïevski. La Comédie humaine est aujourd’hui reconnue comme une révolution littéraire, l’avènement du roman moderne, et l’un des sommets de la littérature mondiale.

Pendant vingt-cinq ans, Balzac passe donc d’innombrables nuits enfermé dans son cabinet de travail, noircissant des milliers de pages, buvant des millions de tasses de café, donnant vie à plus de deux mille personnages (2472 exactement !), se fiant à un don d’observation unique pour faire revivre la nuit les situations traversées dans la journée, et pour faire de son grand livre le reflet de la société toute entière.

L’époque qu’il décrit, c’est celle d’après les temps héroïques de la Révolution et de l’Empire, c’est celle de la chute et de la déréliction du corps social et de tous les idéaux, c’est celle qui voit naître le règne de l’argent et la financiarisation de l’économie, celle de l’individualisme galopant et de la lutte de tous contre tous, celle de l’opulence et de la misère, celle du cynisme politique, celle de la médiocrité et du désordre, mais celle aussi où subsistent des exemples sublimes d’amitié, de passion, d’énergie, de persévérance et de désintéressement. Tous ces thèmes, qui annoncent avec une précision visionnaire la société atomisée et inégalitaire dans laquelle nous vivons aujourd’hui, sont incarnés par des personnages qui sont devenus des archétypes. Tous les personnages que Balzac a côtoyés, rencontrés, observés se retrouvent couchés par lui sur le papier, tous s’affrontent au milieu des ruines de l’ancienne société qui s’est effondrée, tous se débattent dans un monde qui nous apparaît comme la préfiguration du nôtre.

Les deux romans que Balzac lui-même désignait comme la « colonne vertébrale » de La Comédie humaine seront la trame de notre nouvelle trilogie : Illusions Perdues et Splendeurs et misères des courtisanes. Ces deux romans, quoique différents par leur style et leur structure, racontent une seule et même histoire. Ils font le récit du parcours initiatique d’un des personnages les plus célèbres de Balzac, qui est aussi un de ses alter ego littéraires : Lucien de Rubempré.

Lucien est un jeune homme d’Angoulême sans fortune, fils d’un pharmacien et d’une femme de petite noblesse, qui rêve de monter à Paris pour y réaliser son rêve : la gloire littéraire. De compromissions en renoncements, de succès éphémères en disgrâces irrémédiables, il fait l’expérience douloureuse des caprices de la fortune, des hypocrisies mondaines, du vice et de la déchéance.

Le premier spectacle de la trilogie correspond à la première partie d’Illusions Perdues : Les deux poètes. Le deuxième spectacle fait le récit des aventures de Lucien à la conquête de la capitale : Un grand homme de province à Paris. Le troisième est une adaptation de Splendeurs et misères des courtisanes, qui raconte la deuxième vie de Lucien à Paris, et sa chute définitive. Enfin, comme nous avons, à l’instar de Balzac, le rêve d’un art total, nous pensons la représentation de cette trilogie comme une fête de théâtre ininterrompue : avant chaque représentation et pendant les entractes, des intermèdes que nous concevons comme un spectacle à part entière et qui constitueront le cadre de notre trilogie se joueront au contact direct des spectateurs.

« Le plus grand chagrin de ma vie ? La mort de Lucien de Rubempré. » Oscar Wilde