Man on the moon

Man on the moon

Man on the moon / forman

 

D’après les films Man on the moon de Milos Forman, et Jim et Andy, de Jim Smith
ADAPTATION et MISE EN SCÈNE Elsa Grzeszczak
COLLABORATION ARTISTIQUE Christophe Rouger
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
RÉGIE GÉNÉRALE
Thomas Chrétien
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Léonie Lenain

DISTRIBUTION
Pauline Bolcatto, Baptiste Chabauty, Clovis Fouin, Julien Romelard

 

synopsis

Il s’agit d’un biopic sur la vie d’Andy Kauffman. Humoriste très populaire aux Etats-Unis, il connut une fulgurante carrière de 1975 jusqu’à l’année de sa mort en 1984. Il biaisait un humour « mainstream » diffusé par les sitcoms qui commençaient alors à faire leurs apparitions à la télévision américaine. On lui proposa d’ailleurs de jouer dans un sitcom intitulé Taxi, ce qu’il accepta et qui le fit connaitre du grand public. Durant sa carrière solo, il va créer un autre personnage nommé Tony Clifton, chanteur de piano-bar outrancier, qui faisait les premières parties des show d’Andy Kauffman. Une sorte de parangon de « l’anti-spectacle », braillard, vociférant les pires insanités au public. Andy Kauffman devient en quelque sorte son propre saboteur.

pourquoi cette pièce au ntp ?

Ce film parle de la frontière poreuse et insaisissable entre la réalité, le jeu et le spectacle, tout en dessinant avec une extrême lucidité une anatomie de la société du spectacle. Je ne peux pas espérer mieux qu’une troupe d’acteurs, celle du NTP, qui se côtoient depuis longtemps pour traiter du rapport nébuleux au jeu et aux institutions artistiques. Ce projet interroge la notion de scandale. Qu’est ce qui fait encore scandale en art ? Il nous faudra travailler en confiance, en plongeant sans frilosité dans nos troubles, nos corsages moraux, et nos exaltations. Pour pouvoir prendre des risques à la mesure de ceux pris par Andy Kauffman. Monstre irrécupérable qui endosse la figure du marginal malgré lui, il nous oblige à jeter un regard de biais sur l’industrie du spectacle et plus largement sur notre rapports aux normes.
Cet être en « question » devient, par la mise en déroute des croyances, un grand penseur, anarchiste des styles. J’aimerais que ce spectacle soit comme un cri qui appellerait à « exister », étymologiquement parlant, ex-eo: « sortir de soi ». C’est peut être en cherchant « à sortir de soi » qu’on trouve la Joie, au sens religieux du terme. Je souhaiterais travailler sur la dimension spirituelle et transcendentale qu’Andy Kaufman entretenait avec son art et par conséquent avec la manière de mener sa vie.

note du metteur en scène

J’aimerais coupler l’adaptation de ce film avec des scènes du documentaire, qui s’intitule Jim and Andy, qui a été tourné lors du tournage du film. L’imbrication de ces deux films prend tout son sens dans la mise en perspective de deux temporalités concomitantes, celle du tournage et celle du « hors-tournage ». Jim Carrey, qui interprète Andy Kauffman ne sort pas de son rôle, et en miroir, dans la fiction cinématographique: Andy jouant Tony Clifton. Je souhaiterais, pour pousser plus loin cette idée, travailler avec les acteurs sur une écriture de plateau quant à leurs rapports intimes et individuels au jeu. Ce que je trouve magnifique dans ce film, c’est la non-séparation de ce que l’on segmente, cloi-sonne, mortifie d’ordinaire.

J’aimerais que l’acteur qui joue Jim Carrey, soit là avant, et même pourquoi pas durant d’autres moments pendant d’autres soirées du festival (au bar durant un autre spectacle…), pour pousser plus loin l’irrévérence et la sortie de cadre.

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Milos Forman, réalisateur de Man on the moon

Enfant de la guerre, Milos Forman perd ses parents, déportés à Auschwitz; il est alors élevé avec ses frères par le reste de sa famille. Il réalise son premier long métrage en 1963, L’As de pique. En 1967, sa satire provocatrice Au feu les pompiers ! lui vaut les foudres de la censure dans son pays. Suite au Printemps de Prague, Milos Forman quitte l’Europe pour les Etats-Unis.
Il réalise d’abord une comédie sociale, Taking Off (1971), puis change totalement de registre en 1975 avec Vol au-dessus d’un nid de coucou. En 1979, il se voit confier l’adaptation d’un grand succès de la scène musicale à Broadway : Hair, film culte de toute une génération.
En 1985, il obtient à nouveau l’Oscar du Meilleur réalisateur pour Amadeus. Quatre ans plus tard, il réalise Valmont, adaptation des Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos. Depuis Amadeus, il semble avoir pris goût aux biographies en réalisant Larry Flynt (1996) et Man on the Moon (1999), inspiré de la vie du comique américain Andy Kaufman. Avec Les Fantômes de Goya, il retrouve à nouveau l’univers onirique et les costumes du XVIIIe siècle. Il meurt le 13 avril 2018 aux Etats-Unis.

 

 

Festival 2020