24 Déc Les Possibilités
les possibilités /
barker
22, 28 août, 20h30
aussi en tournée des battages
les 26, 27 juillet, 2, 3, 9, 10 août
TRADUCTION Sarah Hirschmuller et Sinéad Rushe
MISE EN SCÈNE Antoine Philippot
COLLABORATION ARTISTIQUE Léo Cohen-Paperman
COSTUMES Zoé Lenglare et Manon Naudet
RÉGIE GÉNÉRALE Thomas Chrétien
ADMINISTRATION ET PRODUCTION Lola Lucas assistée de Léonie Lenain
DISTRIBUTION
Hélène Bressiant, Julien Campani, Céline Chéenne, Emilien Diard-Detœuf, Sophie Guibard
sYNOPSIS
Les Possibilités, ce sont sept scènes indépendantes les unes des autres, du moins en apparence. Ce qu’elles ont en commun c’est la guerre, le danger et une sensation d’oppression proche de l’étouffement.
La brutalité y est omniprésente avec des assassinats, des viols, des mutilations, des tortures… Ces sept chapitres d’une même histoire (L’extase du tisserand à la découverte de la nouvelle couleur, Embrasse mes mains, Les conséquences inattendues d’un acte patriotique…) construisent un monde d’une violence insoutenable, car avant tout morale.
pourquoi cette pièce au ntp ?
On s’est habitué aux images de guerre et à leur inhumanité, mais Barker ici atteint un degré bien différent de cruauté. Il rend visible les pires conflits moraux possibles. Il peint des situations où chaque décision est mauvaise. Il rentre dans nos têtes, là où, d’habitude et facilement, on juge. Il fait vaciller tout ce à quoi on se raccroche et qui est censé faire tenir notre monde debout. En ce sens, c’est un théâtre de la catastrophe.
note du metteur en Scène
Aujourd’hui, le spectacle que j’imagine serait comme une cérémonie religieuse, un grand rituel simple et épuré. Cinq acteurs et rien d’autre. J’aimerais rendre cette violence dramatique la plus imaginaire possible, la plus mentale, pour cela il n’y aurait aucun accessoire, rien pour représenter les poignards, les blessures, les morts, le sang des morts qui coule, où les sacs remplis de têtes de morts…
On se contenterait de dire les didascalies et de mimer. Le mime serait la façon la plus efficace pour obliger le spectateur à participer, à compléter par son imaginaire le tableau qu’on lui présente. Je crois que là se trouvera la plus grande violence et la plus grande pudeur. Rendre la chose mentale, rien de didactique, rien pour «faire passer la pilule», juste l’espoir que la lumière se rallume vite à la fin, pour que tout ça reste du théâtre.
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L’auteur : Howard Barker
Dramaturge, poète, essayiste, peintre, auteur de textes pour la télévision, la radio et le cinéma, Howard Barker, né en 1946 en Angleterre, a produit plus de soixante-dix œuvres.
A la tête d’une compagnie, il est aussi le metteur en scène de ses propres pièces. Excès, parodie, clins d’œil au patrimoine culturel (notamment à Shakespeare et à Brecht), refus du réalisme constamment empêché (par une composition en fragments ou par une multiplication des points de vue), tous ces traits font basculer l’œuvre de Barker du côté du grotesque. Mais ce grotesque est le seul nom que peut prendre aujourd’hui le tragique, car si Barker désigne son œuvre du nom de « théâtre de la catastrophe », c’est bien qu’il se place au moment où le pathos et la participation émotionnelle sont inopérants devant l’état du monde après Auschwitz. L’issue de secours est de sublimer le tragique par une sorte d’ironie noire et dérangeante : Barker ne transmet aucun message, sinon celui de la mise en crise conjointe de l’éthique et de l’esthétique.
Crédit photo : Thierry Cantalupo